La vie est telle une roue, sur laquelle tout se succède sans fin.
De même que le plein jour ne rencontre pas la nuit,
l’été ne connait pas l’hiver, le règne de la peur ne permet pas celui de l’amour.
Chacun se fait face sur son propre rayon et décline ses nuances, jusqu’à mêler sa finitude au commencement de l’autre.
On peut s’épuiser à tourner en même temps qu’elle, dans la vaine tentative de rester sur un même un point fixe.
On peut se poser pour suivre son mouvement, accueillir chacune de ses occurrences, nous laisser traverser sans rien retenir.
Observer ce que chacune nous révèle de nos mouvements intérieurs, découvrir celles que nous nourrissons en toute intimité, faisant miroir au monde.
On peut la voir excitante et angoissante comme une roulette de casino, voilée et grinçante comme la roue d’une vielle bicyclette rouillée, légère au tracé incertain d’une bulle de savon.. Et comprendre enfin, qu’elle nous reflète.
Nous la créons au gré de nos émois, de notre attention, de nos présences et absences à elle.
Elle est notre œuvre jusque dans nos brouillons.
Chaque jour, chaque instant, nous la remettons sur le chevalet jusqu’à son parfait achèvement.
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Angélica Mary.
Photo – etsy.com

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