La noblesse a été un rang social au temps de la Gaule et jusqu’à son abolition en 1790.

De nombreux nobles à cette époque ont émigré quand d’autres ont fini sur l’échafaud.

Curieusement pourtant, quand on veut exprimer la grandeur d’âmes, de qualités morales, de pureté d’un sentiment, d’une action, on les qualifie de nobles.

Il est question de noble cause,  noble cœur, organes nobles, noble attitude …

N’est-ce pas étrange que nous exécrions d’une main ce que nous admirons de l’autre ?

Nous en sommes là aussi de l’argent et de ceux qui le possèdent.

Nous parlons des « grands de ce monde » comme si la « grandeur » au sens de valeur, dépendait de nos avoirs.

L’argent dont nous disons souvent le plus grand mal et dont nous n’avons pourtant jamais assez.

Il semblerait que notre sens critique ne dispose que de deux options, l’adhésion sans faille ou la détestation la plus vive.

Le plus étrange c’est qu’un même individu peut ressentir ces deux opinions tellement contrastées, pour une seule et même chose, presque dans le même élan.

Avons-nous conscience de notre ambivalence ?

Pouvons-nous espérer instaurer une société harmonieuse, cohérente, quand la plupart d’entre nous semblent nourrir un tel désaccord en eux-mêmes ?

Peut-être suffirait-il seulement de se nuancer un peu, de s’accorder un éventail de sentiments, pour n’avoir plus à détester ?

Car si nous détestons une part de ce que nous aimons, pouvons-nous nous aimer nous-même ?

 

Angélica Mary.

Illustration – Tamara Alex

 

 

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