Parfois on est tellement bouleversé,

La gorge et le cœur si serrés,

À  n‘en plus pouvoir mais,

À ne plus savoir,

À  ne plus voir du chemin que l’issue sans issue,

Les pieds fatigués, le dos voûté.

On aimerait déposer notre corps au pied d’un grand chêne,

Dans une dernière étreinte le regarder s’endormir,

Et le quitter pour se dissiper doucement dans la brume,

S’effilocher comme elle jusqu’à se mêler à la lumière

Et c’est alors qu’au premier rayon de soleil,

Nous apparaît une sente, jusque là, à nos yeux, dérobée.

Elle nous mènera où elle pourra, qu’importe ?

Le sourire nous revient, il n’est pas temps de mourir.

La vie nous chahute, nous ballade, nous invite à avancer,  à l’aveugle.

Toujours, elle nous bouscule, nous fait trébucher et nous relève sans sommation.

Pétillante, scintillante, elle nous porte, nous transporte, nous ensorcèle.

Alors, on s’ébroue pour se libérer des feuilles et brindilles,

On avale un grand bol de vent parfumé des mystères et espoirs qui habillent demain.

On refait nos bagages.

Parfois on croise les doigts, on ne sait jamais.

En tout cas, cette fois on y croit, cette fois c’est sûr.

Quoi ? On ne sait pas, mais c’est sûr …

Là est la magie de la vie.

Au fond,  à bien y réfléchir, elle fait de nous d’incorrigibles optimistes.

 

 

Angélica Mary

Photo – Ellen Jantzen

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